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lundi 15 novembre 2010 à 20h30

Projection-débat sur l'extermination des bisons

Soirée autour de « L'extermination des bisons, petite entreprise capitaliste et désastre environnemental »

Projection du film « The last hunt, la dernière chasse », suivie d'une discussion avec les éditions Anacharsis autour du livre Tueur de Bisons de Frank Mayer Éditions Anacharsis, 2010

Frank Mayer a quitté ce monde à l'âge de 104 ans dans la ville de Fairplay, Colorado, en 1954. Avec lui disparaissait le dernier tueur de bisons. Mais il avait livré les souvenirs de sa jeunesse aventureuse passée sur la « piste des buffalos ». Porté par la gouaille d'un vieux briscard narquois, son récit est un témoignage effarant sur un carnage sans précédent sous le soleil : on estime que 15 millions de bisons américains ont été exterminés entre 1870 et 1880. Mayer s'est jeté à corps perdu dans ce « business », de l'abattage des troupeaux dans les Grandes Plaines jusqu'à la collecte des ossements pour recyclage dans les industries agroalimentaires de la côte Est. En notre âge de désastres environnementaux, sa parole, illustration accablante de la capacité destructrice des hommes, mérite que l'on s'y attarde - même trop tard.

FILM : "THE LAST HUNT", La dernière chasse (1956) Réalisé par Richard Brooks ; Durée : 1h48min

Un an après la mort de Frank Mayer, durant l'été 1955, la Metro Goldwyn Mayer plante ses caméras dans le Custer State Park, au Dakota du Sud, afin de tourner une adaptation d'un roman de Milton Lott, The Last Hunt. Il s'agit de l'histoire de deux chasseurs de bisons. L'un, dégoûté du massacre, décide d'arrêter la tuerie tandis que l'autre, à l'inverse, s'enfonce de plus en plus dans une démence meurtrière. Ce film possède une caractéristique toute particulière : il a été tourné dans le parc où séjournaient des bisons qui, annuellement, étaient l'objet d'un abattage partiel à la carabine. Il fallait périodiquement maintenir le troupeau de bisons à un nombre adapté aux pâturages restreints qui lui étaient dévolus. En conséquence, les scènes d'abattage des bisons, dans le film, sont réelles. Et ce sont elles, selon la critique de l'époque, qui en rendent l'atmosphère si singulière. Ce western sombre, parcouru d'une mauvaise conscience qui perce malgré les exigences du box-office, bouclait la boucle. Le cinéma, évoquant la moisson pour mieux la dénoncer, procédait à l'ultime recyclage du bison. Et posait le tardif constat d'impuissance face à la catastrophe déjà advenue.


publié le 15 novembre 2010 | Imprimer

Source : http://toulouse.indymedia.org/spip.php?breve1...

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/561