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mardi 3 avril 2012 à 20h

Ciné-débat: "INSIDE JOB"

En prélude au grand meeting qui aura lieu le 5 avril Place du Capitole avec Jean-Luc Mélenchon : mardi 3 avril à 20h à Toulouse, projection unique suivie d'un débat avec le Front de Gauche autour du Mécanisme Européen de Stabilité dont la ratification doit être votée par l'Assemblée Nationale le 21 février, et du Traité sur la Stabilité qui sera voté en mars (pour cette soirée, achetez vos places à partir du 21 mars). L'octroi d'une assistance financière de la part du Mécanisme européen de stabilité est conditionné par la ratification du Traité sur la Stabilité : qui vote l'un devra voter l'autre. Le débat portera sur le contenu et les implication de ce traité, et comment il s'inscrit dans la crise économique profonde initiée en 2008 et que décrit de « l'intérieur » le film de Charles H. Ferguson.
Seront présents des membres du Collectif Réveil Militant qui pour l'occasion décoreront la salle (déjà bien rouge) d'Utopia. Ce collectif travaille à un réveil citoyen par de nouvelles pratiques militantes et la réappropriation de l'espace public, luttant contre l'abstention et la résignation face aux régressions sociales, s'inscrivant dans la dynamique portée par le Front de Gauche d'une union de la gauche qui ne transige pas avec ses valeurs.

INSIDE JOB

Charles FERGUSON - documentaire USA 2010 1h50mn VOSTF - Oscar 2011 du meilleur film documentaire - Commentaire dit par Matt Damon... (le film est chaudement recommandé pour des séances scolaires, que ne manqueront pas d'organiser d'audacieux professeurs de terminale et au-delà…)

C'est un film de voyous. Des voyous d'envergure internationale parfaitement identifiés : Lehman Brothers, Goldman Sachs, Bank of America, Merrill Lynch… et sont les principaux artisans du cataclysme financier dans lequel le monde s'est enlisé en 2008. Inside Job porte parfaitement son titre : on pénètre à l'intérieur d'un « job » pas tout à fait comme les autres, celui de la haute finance internationale et de ses innombrables ramifications, les banques, les spéculations immobilières, les relations avec les politiques. Le constat est terrifiant. Il l'est d'autant plus que Charles Ferguson, qui semble connaître parfaitement son sujet, fait preuve au cours de cette brillante démonstration d'une rigueur clinique qui ne laisse place ni aux sentiments, ni aux approximations. Son film est d'une implacable efficacité, abordant cette crise historique par le prisme de tous ceux qui appartiennent à cette sphère.
Le résultat est une vaste enquête, assez palpitante en dépit de son sujet à priori austère, sur le pourquoi et le comment de cette crise, approfondie d'entretiens avec des acteurs majeurs de la finance ou de la banque, des hommes politiques, des économistes, des journalistes, des lobbyistes, des enseignants, des traders et même un psychothérapeute et une entremetteuse pourvoyeuse en prostituées de luxe !

Inside Job apporte les clés pour mieux comprendre cette crise prévisible et pourtant ravageuse, et accomplit un remarquable travail pédagogique. On y découvre comment le système banquier a évolué depuis les dernières décennies vers un jeu de poker suicidaire où les placements pourris vont causer l'effondrement de tout l'édifice ; comment les agences de notation ont distribué leurs notes en dépit du bon sens et des réalités du marché ; comment Wall Street a mis la main sur la Maison Blanche, plaçant à tous les postes stratégiques et décisionnaires des responsables des plus grands holdings financiers, rendant toute politique de régulation impossible ; comment enfin l'argent a perverti non seulement les arcanes du pouvoir, mais aussi les lieux de transmission du savoir, en premier lieu les universités. La fin du film est à ce propos totalement déprimante : on y découvre comment tel ou tel doyen de faculté fait des ménages pour tel ou tel organisme financier, comment tel éminent professeur est conseiller spécial de tel parti politique.

Depuis, rien n'a vraiment bougé, les voyous sont toujours en place et même s'ils ont parfois changé de mode opératoire, ils n'ont pas modifié leur objectif : faire du pognon, toujours plus. Les politiques libérales qui les ont grassement arrosés, au prétexte de sauver l'économie mondiale, sont les complices cyniques de cette immonde farce…


Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/3554