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lundi 19 septembre 2011 à 20h30

Projection Débat : "De bon matin"

Lundi 19 septembre à 20h30 à Toulouse, AVANT-PREMIÈRE du nouveau film de Jean-Marc Moutout, avec Jean-Pierre DARROUSSIN : projection suivie d'une rencontre avec le réalisateur (achetez vos places à partir du 10 septembre - le film est ensuite programmé à Toulouse à partir du 5 octobre)

TARIFS :
TARIF NORMAL : 6€
ABONNEMENT : 45€ (10 places)
Séance sur fond gris : 4€

DE BON MATIN

Jean-Marc MOUTOUT - France 2011 1h31mn - avec Jean-Pierre Darroussin, Valérie Dréville, Xavier Beauvois, Yannick Renier, Laurent Delbecque, Aladin Reibel, François Chattot... Scénario de Jean-Marc Moutout, Olivier Gorce et Sophie Fillières.

Du 19/09/11 au 19/09/11 à Toulouse

DE BON MATINViolence des échanges en milieu tempéré, Acte 2… On se souvient du premier film de Jean-Marc Moutout, au titre saisissant, qui avait fortement marqué les esprits en 2004, à l'image du Ressources humaines de Laurent Cantet quelques années plus tôt. Deux films français forts et captivants qui rendaient compte de la violence économique et de ses conséquences sociales, morales, psychologiques.
Jean-Marc Moutout nous revient aujourd'hui avec De bon matin, qui est pour le coup dans la droite ligne de Violence des échanges… C'est d'ailleurs au moment de la sortie de son premier film que le réalisateur a appris, par la radio, le fait divers qui lui a inspiré le scénario de cette nouvelle plongée dans l'univers sans pitié de l'entreprise en régime néo-libéral. L'histoire d'un cadre ordinaire, d'un salarié motivé et hyper-fiable, d'un homme mûr qui a fondé toute sa vie sur son métier, qui voit tout ce qu'il a bâti se retourner contre lui, qui se sent nié, annihilé, et qui ne voit pas d'autre manière de s'en sortir que le recours à un acte extrême, et définitif. Autant vous dire que de ce matériau brut, marqué du sceau du réel, Jean-Marc Moutout et ses scénaristes (dont Olivier Gorce, son fidèle complice en écriture) ont tiré un film fort, d'une construction dramatique implacable, d'une justesse constante, d'une épaisseur humaine captivante. Une humanité portée par Jean-Pierre Darroussin, qui dégage une sincérité, une fragilité, une limpidité une fois de plus formidables (mais tous les acteurs sont superbes : Valérie Dréville, Xavier Beauvois, Yannick Rénier… pas une fausse note).

Un lundi matin comme un autre. Un homme se lave les dents, torse nu devant son lavabo. Ses gencives saignent un peu. Il s'habille, costume gris, chemise claire, cravate bordeaux à petits motifs or. Il avale un café et s'apprête à quitter sa maison, coquette mais modeste, dans un lotissement agréable mais sans ostentation. Il se dirige vers sa voiture dans le garage mais tiens, il dépose les clefs de contact sur le siège avant, puis referme la portière. Il va prendre le bus, signe que ce matin n'est peut-être pas tout à fait comme les autres, finalement…
L'homme ordinaire, complet strict et serviette de cuir, se nomme Paul Wertret. Il a 50 ans, une femme, un grand fils naturel et un deuxième presqu'adoptif, il est chargé d'affaires à la Banque Internationale de Commerce et de Financement. C'est là qu'il se rend, dans ce bus qui doit traverser la ville pour parvenir à destination.
Il arrive à huit heures, comme à son habitude. Il a tenu compte du temps de trajet. Il marche posément dans les couloirs de la banque, la démarche presque mécanique. Peut-être un peu trop mécanique. Il entre dans une salle de réunion, sort un revolver et abat deux hommes plus jeunes que lui, ses supérieurs hiérarchiques. Puis il gagne son bureau, entièrement vitré bien sûr, dans lequel il s'enferme.

Comment en est-il arrivé là ? C'est tout le propos du film… Comment peut-on en arriver là ? Quel degré de désespoir faut-il avoir atteint ? Quel sentiment de trahison faut-il avoir ressenti ? Quel constat d'impuissance faut-il avoir fait ? Quelle leçon faut-il avoir tiré d'une existence qu'on a soi-même construite, sur des fondations dont on se rend compte qu'elles étaient pourries ? Car c'est bien là le plus terrible : ce système qui l'a broyé, Paul Wertret en a été l'un des acteurs, l'un des moteurs. Et le voilà, dans sa cage de verre, un flingue sur son bureau. De bon matin…

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/2546
Source : http://www.cinemas-utopia.org/toulouse/index....