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mardi 31 janvier 2017 à 20h30

Conférence-debat : " De la santé pour tous à la sécurité de tous ? "

L'Université Populaire Toulouse invite François Buton le mardi 31 janvier à la Bourse du Travail à 20H30, place St Sernin, Toulouse.
De la santé pour tous à la sécurité pour tous ?
Comment et pourquoi le système de soins ne compense pas les inégalités sociales de santé ?

La dernière loi de santé promulguée en janvier 2016 a fait du combat "contre les inégalités de santé et d'accès au système de soins"l'un des" trois défis majeurs" pour améliorer la santé de la population en France.
Que les états de santé soient différenciés selon les classes sociales n'est, hélas, pas nouveau ,ce constat fait partie d'un large consensus que ce soit en épidémiologie ou en sciences sociales.
En France les inégalités sociales de santé non seulement demeurent mais sont plus importantes que dans les autres pays d'Europe occidentale.et ceci en dépit des progrès considérables de la médecine et l'instauration d'un système de santé les plus performants au monde.
Comment se fait-il que ce constat soit toujours d'actualité ?
Dans cet article de la revue n°58 "Quand la santé décuple les inégalités" voir ci-dessous, François Buton explore les contradictions et les effets de la surveillance épidémiologique, qui se donne pour objet la sécurité sanitaire d'une population pensée comme indifférenciée, au détriment d'une connaissance fine des déterminants sociaux de la santé.
De fait nous explique-t-il "Surveiller et observer en permanence l'état de santé de la population",mission de l'Institut national de veille sanitaire (InVS) sont des objectifs quelque peu différents sinon antagonistes.
Production de connaissances et méconnaissances épidémiologiques, filières de soins différenciées,pratiques médicales différenciatrices, recul voir oubli de pratiques de soins égalitaires ou militantes : ce dossier montre les différents niveaux qui permettent de comprendre comment et pourquoi le système de soins n'est pas en mesure de compenser les inégalités sociales de santé, et surtout contribue à les (re)produire.

"L'enjeu prioritaire n'est plus de décrire la santé de la population pour la transformer, par exemple en ce qui concerne sa structure, donc ses inégalités, mais de prêter attention à toute information, à tout signal, suggérant que la santé de la population, pensée comme indifférenciée, est menacée.
La sécurité sanitaire est en train de procéder à la mise en marge des idéaux progressistes de la santé pour tous au profit d'une politique, certes légitime, de protection, qui conserve en l'état la santé de la population dans son ensemble - mais avec ses inégalités."

François Buton est chercheur au CNRS en science politique (CEPEL, université de Montpellier) et membre du comité de rédaction de Gouvernement et action publique. Spécialiste de socio-histoire de l'État, il travaille aujourd'hui sur la surveillance épidémiologique au xx e siècle, sur les conscrits de la guerre d'Algérie, et sur les rapports ordinaires au politique et la participation électorale. Lire par exemple « Norbert Elias ou la Grande Guerre du sociologue », Agone, 2014, n˚ 53, et « Faire d'une évidence un enjeu pour l'enquête en sciences sociales : la domination chez Pierre Bourdieu », in Pierre Karila-Cohen, Emmanuel Droit, Qu'est-ce que l'autorité ? Études historiques ( xix e- xx e siècles), MSH Paris-CIERA, 2016.

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/14418
Source : http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.ph
Source : message reçu le 20 décembre 21h