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vendredi 5 juin 2015 à 19h

24e anniversaire du lancement des Repas de Quartier

Repas-de-quartier, repas-de-rue. Ces expressions et les manifestations qu'elles nomment sont aujourd'hui tellement passées dans l'usage courant qu'on les dirait là de toute éternité. C'est notre réussite, et celle de tous ceux, militants civiques, citoyens engagés, associations de quartier, pionniers individuels, qui ont œuvré chez eux au développement de cette pratique. C'est leur résultat et non celui d'une quelconque institution nationale, régionale ou locale. Comme on chercherait en vain l'existence des repas-de-quartier avant les gestes fondateurs de 1991, venus de la base, on chercherait en vain des circulaires institutionnelles, nationales ou locales, ou des prescriptions de spécialistes, de sociologues, ou de travailleurs sociaux. La base, relayée par d'autres bases, dans un processus totalement horizontal.

Différents des repas d'amis, de collègues ou de communautés (par exemple villages) visant à réunir des gens qui se connaissent déjà, les repas-de-quartier ont pour but de faire exister éphémèrement des communautés choisies qu'il faut toujours reconstruire. Voisins qui ne se connaissent pas, gens de passage qui changent, habitants qui bougent, clans qui se forment et se déforment. Non pour un quelconque "retour" au village, à la tribu, comme l'écrivent certains. L'anonymat des grandes villes est un bienfait, quand il est sans cesse contrecarré par un mouvement inverse d'interconnaissance qui génère de la solidarité à la base, elle-même assurance du développement d'initiatives civiques, culturelles, sociales, économiques même, mais aussi assurance de co-intégration, de respect, de pluralité, de civilité, de sécurité, de citoyenneté active.

L'initiative d'Arnaud-Bernard a été comprise partout. Notre choix de proposer chaque année une date nationale des repas-de-quartier n'avait pas pour but d'alourdir le calendrier républicain (Fête de la Musique, Journée des Femmes, etc.) d'une spécialité de plus, mais de permettre à certains, par cette occasion, de mieux apprendre à faire pour pouvoir organiser d'autres repas de ce genre tout au long de l'année, quand ils le voudraient.

Objectif atteint : on ne compte plus les quartiers qui se bougent pour les repas dans toute la France, qui les multiplient maintenant à d'autres dates, comme on ne compte plus ceux qui ont totalement adapté le principe à leurs propres institutions et ambitions.

Claude Sicre

Lien : https://toulouse.demosphere.net/rv/10766
Source : http://www.arnaud-bernard.net/index.php/repas
Source : message reçu le 11 mai 12h